Le sol
Un grand coteau en bord de Dordogne orienté au sud
Le terroir du Domaine du Bouscat possède des qualités uniques parce qu’il s’agit d’un coteau qui bénéficie d’une situation privilégiée sur le plan géographique et topographique, ce qui se répercute sur la géologie des sols.
La Dordogne est à 800 mètres à vol d’oiseau (et il y en a beaucoup !, grues, milans, buses etc.). Certaines parcelles recouvrent des eaux souterraines, ce qui a d’ailleurs donné le nom de la cuvée Gargone, venant de l’occitan Gargolh signifiant bruits d’eau qui coule.
Les vignes ont la chance de bénéficier de la présence de la colline du village d’Asques voisin qui les protège des gros accidents climatiques, faisant barrage autant au gel qu’à la grêle.
La situation topographique du Domaine mérite d’être soulignée pour sa singularité. Les vignes sont en effet plantées en pente douce exposée au sud : on surnomme d’ailleurs ce coteau le petit Nice.
La pente permet aux raisins de bénéficier d’un ensoleillement optimal et favorise l’écoulement des eaux.
Globalement, le sol est argilo-calcaire, composé de calcaire astérie et de molasse du Fronsadais, favorables à un bon drainage naturel. Plus précisément, les caractéristiques géologiques des sols diffèrent selon le niveau de la pente. C’est cette diversité des sols, selon qu’il s’agit de bas, de haut ou de mi de coteau, que j’ai exploitée pour attribuer aux différentes parties de la pente des cuvées différentes (c’est mon approche bourguignonne des parcelles).
Le climat
Un climat adapté
Saint Romain de Virvée, la commune où est situé le Domaine du Bouscat, se trouve exactement à mi-chemin entre l’Équateur et le pôle Nord, autrement dit sur le 45e parallèle, considéré comme une espèce de « ceinture climatique » particulièrement favorable à la culture de la vigne.
Dans le cas de Bordeaux, la proximité de l’océan apporte une douceur annuelle et une pluviométrie idéale pour l’élaboration des grands vins. Mes vignes bénéficient en outre de la proximité de la Dordogne propice à un climat doux.
Le changement climatique se fait sentir et le vigneron a peu de prise sur ce phénomène. Mais je cherche continuellement à adapter mes pratiques culturales au climat.
Par exemple, je taille la vigne plus tard qu’avant pour retarder le débourrement de la vigne et limiter les risques de dégâts d’un gel tardif.
Une autre pratique consiste à adapter la densité du feuillage et le travail du sol en fonction des chaleurs et pluviométrie de l’année.
L’homme
Une histoire familiale
Le Domaine a été créé au milieu du XIXe siècle par ma famille. Je suis donc la 5ème génération de vignerons.
Pour l’anecdote, mon ancêtre fondateur du Domaine était membre de l’Académie de Pharmacie de Paris. Il vanta si bien les qualités thérapeutiques du Bouscat qu’il le fit commercialiser en pharmacie comme fortifiant jusqu’au début du XXème siècle ! C’est d’ailleurs l’origine du nom de ma cuvée Caduce, découlant du mot caducée, l’emblème de la profession médicale.
Je dois beaucoup à mes ancêtres, à leur travail pour mettre en valeur le Domaine. Je me sens redevable de ce patrimoine qu’ils m’ont confié, cet héritage et cette culture auxquels je me sens viscéralement lié.
Aujourd’hui, on peut dire que 3 générations « cohabitent » sur le Domaine puisque mon père Jean-Pierre est toujours là avec mon frère Jean-Philippe, attentifs, et mon fils Gabriel est déjà là, curieux.
François DUBERNARD, un scientifique vigneron
La raison m’a incité à étudier les mathématiques ; la passion m’a amené à faire du vin !
Cet esprit scientifique me pousse à continuellement chercher à comprendre les phénomènes physico-chimiques nécessaires à l’élaboration de vins au plaisir gustatif et au bon potentiel de garde. Mon sens du détail et mon côté perfectionniste m’ont permis de maîtriser les techniques de vinification, avec l’aide d’amis œnologues, Lionel Grin et Claude Gros, et d’amis vignerons.